Bien avant qu'elle n'obtienne le Prix Nobel de littérature en 1991, Nadine Gordimer était connue comme militante blanche d'Afrique du Sud contre l'apartheid. Ce combat n'a jamais cessé d'être pour elle une priorité absolue. Mais elle est consciente du paradoxe qui consiste, pour une Blanche, à se battre aux côtés des Noirs. D'où l'autodérision qui donne à ses romans un ton inattendu, exempt de tout pathos et de toute emphase.
Elle croit en la littérature, pour sa cause et même au-delà de toute cause et de tout engagement. Dans son univers romanesque le tragique et l'ironie coexistent, comme coexistent les hommes et les femmes, les Noirs et les Blancs.