Najah Albukaï
Graver la Mémoire
L'artiste pleure des larmes de sang, mais il rit parfois comme on a ri jusqu'en enfer. Par la figure de cet homme aux yeux exorbités dont la langue immense sert de tapis à deux sbires armés et casqués comme pris à leur propre jeu absurde. Il a dû abandonner des milliers d'oeuvres dans son pays, mais celles qui nous arrivent nous font imaginer tout le reste. Elles sont aussi importantes que les talismans les plus précieux. Elles sont et resteront gravées dans la mémoire de notre humanité aux côtés des témoignages de Goya, Dix, Picasso, Méndez, Mušič, Käthe Kollwitz, Taslitzky ou Horst Rosenthal. [...]
Nous sommes de la foule humaine de Najah Albukaï, enrôlés dans son armée des ombres qui veille.
Laurence Bertrand Dorléac