Napoléon
Napoléon ne mangeait rien, dit-on ? C'est oublier les matelotes à la Kleber, l'aloyau à la Montebello, le saumon à l'impériale, et le potage à la Cambacérès. Et le poulet Marengo, y avez-vous pensé ? À force d'écrire que l'empereur était piètre gourmet ou pire, mauvais hôte, on en a oublié l'essentiel : Napoléon Bonaparte, en fin aristocrate, se devait de construire une « Maison » dans ces troubles années postrévolutionnaires. De cette souveraineté neuve, il entendait bien mettre la marque partout et faire de sa table, aussi, un enjeu impérial... Partager un repas de Bonaparte, c'est suivre ses cuisiniers en campagne, c'est le voir déployer sa Majesté aux Tuileries, à Malmaison, à Saint Cloud, à l'île d'Elbe et craindre jusqu'au bout d'être empoisonné. C'est découvrir, enfin, au fil d'une enquête surprenante nourrie d'archives inédites la volonté féroce de ne rien céder aux facilités de la cuisine bourgeoise...