Un croyant qui se méfie de la raison se condamne à demeurer en permanence au niveau du magique, de l'archaïque ou, au mieux, du mythique. La foi n'est jamais totalement affranchie de toute superstition, et c'est à la raison qu'il appartient de l'éclairer. Tout croyant est persuadé de la vérité de sa religion, considérée comme l'expression d'une révélation. Mais si toutes les religions sont révélées, pourquoi sont-elles si différentes ? En fait la religion a une origine sociale ; elle apparaît comme une réponse donnée par la société à la question que se pose tout individu : ne suis-je pas éternel ? Alors qu'on s'intéresse de plus en plus aux religions et au phénomène de l'intégrisme, l'affaiblissement du religieux semble à l'auteur l'une des caractéristiques de notre époque : il traduit l'étouffement progressif en l'être humain du désir d'éternité. On peut parler de marginalisation de la religion, due principalement à l'extension du règne de l'argent, et de déclin des religions, qui s'explique plus directement par le développement de la rationalité scientifique. Les religions sont toutes, actuellement, menacées. L'auteur essaie de montrer pourquoi, à son avis, l'avenir du bouddhisme semble bouché ; celui de l'islam, compromis ; celui du judaïsme, incertain ; celui de l'hindouisme, ouvert ; celui du christianisme, assuré, si l'interprétation johannique parvient à s'imposer.