«Je n'aime pas la saleté !» Tout doit être propre et
en ordre, à commencer par ses enfants. L'hygiène a
occupé une place prépondérante dans son éducation
et dans la nôtre. Ma mère regrette le temps où elle
nous lavait elle-même. Rien de mieux que le gant de
crin et un bloc de savon de Marseille pour obtenir un
résultat irréprochable. «Je vais frotter jusqu'à ça
brille.» Elle arrive à se convaincre que ma peau
fonce depuis que ce n'est plus elle qui s'en occupe :
«Tu es en train de noircir.»
N'ba, «ma mère» en bambara, est l'émouvant
hommage d'Aya Cissoko à sa mère, née dans un
petit village malien, qui débarque en France au
milieu des années 70, vêtue d'un simple boubou en
wax et chaussée de tongs en plastique.
Le premier livre d'Aya Cissoko, Danbé, écrit avec
Marie Desplechin et publié en 2011, a reçu le grand
prix de l'héroïne Madame Figaro ; il a été adapté
pour la télévision sous le titre Danbé la tête haute,
prix du meilleur téléfilm au festival de La Rochelle en
2014 et au festival ColCoa de Los Angeles en 2015.