«Qu'on ne change jamais un vocable de rue,
qu'on le laisse tel que les générations disparues
l'ont créé, transformé, déformé même. Pour
moi, le nom d'une rue est comme celui d'une
ville, comme celui d'une famille ; il est l'oeuvre du
temps, qui l'a façonné pour celui qui le porte ; il
a pris ses racines sur le sol ou dans la famille, il
faut l'y laisser, il ne nous appartient plus.
«Jamais le monde d'autrefois n'eût compris
qu'une rue, une place fût qualifiée d'après
quelque événement du jour, quelque personnage
de l'histoire : c'était la rue qui faisait son nom,
avec son aspect, ses monuments, son histoire à
elle. La raison d'être de son nom était essentiellement
tirée d'elle-même ; elle était locale et
topographique.»