Incarnation de tous les malheurs qui peuvent s'abattre sur une femme, Flora Tristan porte la voix des exclus du monde. Dans ce texte de 1835, elle appelle à aider la voisine dans le besoin, que celle-ci soit d'ici ou d'ailleurs, simple voyageuse, migrante ou réfugiée, séparée ou mère célibataire. Son féminisme est concret, ancré dans sa propre expérience, et croise les thèmes du secret et de l'appartenance, des violences et de la solitude, de l'accès aux soins, de la souffrance morale - et de la nécessité, en effet, dans une société méfiante, de savoir offrir un refuge.