Ecrire est pour moi un moyen de parvenir à cette paix tant désirée du corps et de l'esprit.
Le cinéaste et romancier Pema Tseden a choisi de faire connaître l'identité tibétaine, loin des oripeaux folkloriques dont les dirigeants chinois autant que les Occidentaux l'ont affublée. Maniant la plume avec autant de bonheur que la caméra, il livre sept nouvelles écrites entre 1994 et 2011, bijoux d'humour et de poésie, qui déconstruisent les dogmes chinois (formidable berger récitant d'une seule traite « Servir le peuple » de Mao Zedong devant des bureaucrates médusés), mais aussi les croyances tibétaines (irrésistibles découvertes autour de la réincarnation d'un ami d'enfance) ou les mythes occidentaux (ineffable bobo américain dans la steppe). Une culture tibétaine en pleine mutation. (Martine Bulard, Le Monde diplomatique.)