Dans un refuge des Carpathes, au cours d'une interminable
nuit blanche, deux hommes se racontent l'amour
de leur vie. Peu à peu, on comprend que Lena, héroïne
de la seconde histoire, et Ileana, héroïne de la première,
ne sont qu'une seule et même personne. Mais ces
"noces au paradis" ne sont pas de ce monde, elles ne
pouvaient pas durer...
Noces au Paradis est, certes, un beau roman d'amour, un
beau roman de l'amour. On ne peut oublier l'évocation
très raffinée du personnage de l'héroïne montré à trois
étapes de sa vie de jeune femme, tout d'élégance, de
finesse, d'intelligence, mis en valeur dans une manière
que l'on peut qualifier de proustienne. Mais cette évocation
extraordinaire contraste très fortement avec l'atmosphère
tourmentée, presque démente, où peu à peu s'enlise
ce double amour "parfait", gâché sans gloire par l'égoïsme,
par l'orgueil de mâle, par la goujaterie des deux
héros, dont on ne peut s'empêcher de penser qu'une
force surnaturelle, une force diabolique, les pousse
irrésistiblement vers leur "chute", faute de pouvoir reconnaître
à temps le "miracle" qui leur était destiné.