Noël Bernard (1874-1911)
Du maître des orchidées au pionnier de la symbiose végétale
Noël Bernard (1874-1911) que les scientifiques de son temps considéraient comme « un génie », est mort jeune, fauché par la tuberculose. Il a appartenu à cette génération normalienne dreyfusarde, laïque et progressiste qui a produit d'immenses scientifiques qui furent aussi ses amis, Jean Perrin, Paul Langevin, Émile Borel. Les connaissances scientifiques explosaient dans toutes les disciplines, la microbiologie cellulaire faisait ses premiers pas et les théories de l'évolution s'affrontaient sans être encore consolidées. Noël Bernard a été au coeur de ces transformations en produisant une oeuvre considérable en biologie, depuis ses découvertes perçant les mystères de la reproduction et de la culture des orchidées jusqu'à ses apports décisifs sur le rôle essentiel de la symbiose dans le monde vivant et dans l'évolution des espèces.
Engagé au parti socialiste, attaché à la diffusion de la culture scientifique et des idées de « progrès », organisant la mobilisation collective des scientifiques de son temps en faveur de « la recherche », Noël Bernard fut un « intellectuel » brillant mais clivant au sein du conformisme universitaire dominant. Son abondante correspondance conservée a permis de concevoir cette biographie et de dresser un tableau renouvelé du jeune milieu des « chercheurs » alors en train d'émerger en France.