« Il n'est pas déraisonnable de penser que, marchant, nous allons vers les mots. Les mots qui disent l'origine et le but ultime, quoique l'enjeu de notre marche, assez obscur, pût sembler manquer certains jours de vigueur et tout autant de certitude. Nous allons vers les mots parce que nulle part ailleurs nous ne pouvons réchauffer cette part de nous qui a froid, que ce qu'ils laissent passer, qui est et n'est pas notre histoire, touche à quelque chose d'essentiel dans notre vie et que cela constitue à sa façon une manière d'espoir. Quand bien même l'espoir n'aurait point - et le faut-il ? - élu encore le domaine à investir. Nous marchons dans la neige et cela, disons-le, s'apparente à notre raison d'être ici, indépendamment de la direction envisagée. »