« Le genre masculin ne sera plus regardé, même dans la grammaire, comme le genre le plus noble, attendu que tous les genres, tous les sexes et tous les êtres doivent être et sont également nobles. »
Requête des dames à l'Assemblée nationale, article 3 du Projet de décret adressé à la Législative, 1792.)
Le long effort des grammairiens pour masculiniser le français a suscité de vives résistances chez celles et ceux qui, longtemps, ont parlé et écrit cette langue sans appliquer des règles contraires à sa logique. Initiée au XVIIe siècle, la domination du genre masculin sur le genre féminin ne s'est en effet imposée qu'à la fin du XIXe avec l'instruction obligatoire. Depuis, des générations d'écolières et d'écoliers répètent que « le masculin l'emporte sur le féminin », se préparant ainsi à occuper des places différentes et hiérarchisées dans la société.
Ce livre retrace l'histoire d'une entreprise à la misogynie affirmée ou honteuse, selon les époques. Riche en exemples et en citations, il convie à un parcours plein de surprises où l'on en apprend de belles sur la « virilisation » des noms de métier, sur les usages qui prévalaient en matière d'accords, sur l'utilisation des pronoms ou sur les opérations « transgenre » subies par certains mots.
Explorant plus avant les pistes qu'il a ouvertes, sa nouvelle édition prolonge la réflexion sur le langage sexiste (écriture inclusive, règle de proximité, formules épicènes, nouveaux pronoms...).