« C'est où exactement la Corse ? »
Le monde clos et sécurisant de l'île va connaître entre la fin des années 1950 et le début des années 1960 un bouleversement que nous restitue l'auteur avec la tendresse de l'enfance. Le formica, le granitos, les jeans, la multiplication des véhicules et la télévision vont rapidement et durablement modifier les habitudes ancestrales, suscitant des débats au sein des familles corses. Quant aux cabriolets, aux costumes en velours et aux habits de deuil des femmes, ils subsisteront un temps avant de s'estomper quelques années plus tard.
Dans le café-bar d'Antoine et de Marie se pressent encore quelques fidèles clients qui deviennent les acteurs d'un spectacle dont l'enfant devenu narrateur s'imagine le seul observateur. Norbert Paganelli y a vécu les dix premières années de sa vie, vie marquée à jamais du sceau d'un temps dont la mémoire peu à peu s'efface.
Puis vinrent les arrachements... L'Algérie d'abord, et sa diaspora où se mêlent, aux côtés des « indigènes », diverses communautés : « pieds-noirs », Juifs, Maltais, Espagnols, Italiens. Puis, l'enfant découvrira la région parisienne, où les Corses, bien qu'y vivant en nombre, y sont parfois perçus comme des étrangers « lointains »...