Un ancien jeune homme revient en Normandie et,
cédant aux caprices de sa mémoire, se souvient de
sa rencontre avec Raphaël, en 1947. Raphaël qui
deviendra l'ami majuscule, le frère électif.
Dans les années 1950, «la vie ressemblait encore à une
promesse». François Bott a la nostalgie tendre et joyeuse
lorsqu'il évoque les mythologies littéraires et cinématographiques
qui séduisaient ses amis, surnommés «les mousquetaires»
: Édith Piaf, Rita Hayworth, Gene Tierney, Françoise
Sagan, Jean-Paul Sartre, Albert Camus. Un seul homme
politique les fait rêver : Pierre Mendès France.
Le destin est un «despote sénile et gâteux». La guerre
d'Algérie sifflera la fin de la récréation. Raphaël résiliera
son sursis et sera tué dans les Aurès en mars 1962, quelques
semaines avant le cessez-le-feu.
François Bott suit ses personnages à la trace. Il n'est dupe de
rien ni de personne, car le temps vient toujours où les vies
«prennent des couleurs d'arrière-saison». De la guerre
d'Algérie à Mai 68, c'est l'histoire d'une génération, les sixties.