Imaginons l'événement suivant : Simon Reynolds, l'érudit critique
de rock anglais auteur de Rétromania, sonne égaré à votre porte.
Imaginons ensuite que vous vous appeliez François Gorin, autre
spécialiste de la chose rock, que l'ouvrage de Reynolds a questionné
au plus profond de son amour de la musique. Il s'agit évidemment
d'une chance à ne pas laisser passer.
Une semaine durant, chaque soir, les deux éminents critiques se
retrouvent, thé et platine disque à portée de main, pour faire le
point sur la passion qui les anime. Au cours d'un dialogue évoquant
musiques africaines et Elvis Costello, Beach House et Kanye West, le
Français va tout tenter pour remonter le moral d'un Anglais désabusé
par une époque où tout peut être écouté d'un clic, où les coffrets se
transforment en mausolées, et où les vinyles prennent la poussière
sur les étagères des collectionneurs. Et peu importe, finalement, de
savoir ce que tout ceci doit à l'imagination.