Il y a aussi, en 1889, sans doute toute une pléiade d'artistes indépendants que les peintres officiels suivent d'un oeil inquiet, depuis quinze ans, et que tous les gens délicats, assoiffés d'art pur, d'art vrai, regardent avec intérêt. Et ce mouvement est en tout, en littérature comme en peinture. Tout l'art du XXe siècle dérivera d'eux. Et vous voulez, messieurs de l'Institut, les passer sous silence. Nous aurions voulu voir ces artistes indépendants avec une section à part dans l'Exposition. Nous sommes étonnés que l'État et la ville de Paris persistent à obéir aussi servilement à M. Bouguereau et consorts.
P. Gauguin