Pendant plus d'un an, Madeleine Aussant (ancienne travailleuse
familiale) et Bertrand Morvilliers (attaché de conservation
du patrimoine) sont partis à la recherche d'un quartier
disparu et de sa population.
Après les destructions de 1944, des milliers de Caennais ont
vécu dans ce lieu dont il ne reste presque rien. Les baraquements
et des hébergements précaires étaient le lot commun
d'une majorité de la population caennaise. Cette vie, souvent
tue, était faite d'urgence, de solidarité, de drames et de joie.
Dans l'ancienne caserne Claude Decaen, le principal pôle
caennais de cette vie «en attente d'un monde meilleur», s'est
forgée une partie de l'identité caennaise.
En libérant la parole des anciens habitants, les auteurs ont
cherché à restituer ce qui se cache derrière le grand silence
des civils de l'après-guerre en Normandie.