Sur le chemin du cimetière où l'on va enterrer son frère, officier de l'armée portugaise tué par les guérilleros angolais, le narrateur est traversé par les souvenirs. Ils surgissent à chacun de ses pas dans les rues de la vieille ville de Luanda : son arrivée en Angola avec sa mère, le passé heureux et innocent dans le quartier populaire de Makulusu, l'exploration de la Caverne aux Sorciers où, toutes couleurs de peaux mêlées, les enfants font serment d'union.
Pris entre l'hostilité de la population blanche et l'indifférence du peuple africain, le narrateur subit les déchirements de la guerre coloniale. Pourra-t-il actualiser le serment de jadis, lui, le bilingue ? C'est ce bilinguisme, constitutif du narrateur, qui constitue aussi le récit.
L'histoire d'un pays et celle d'un homme se confondent. Raison et passion, blanc et noir, richesse et dénuement composent un chant funèbre qui est un chant de vie, écrit dans la langue du mélange et de la déchirure, de la réalité et du fantasme.