Nous devions le faire nous l'avons fait c'est tout
Cévennes l'histoire d'une terre de refuge 1940-1944
Si j'avais pu confier mes parents à nos Cévennes et à votre protection, ils auraient échappé à leur terrible destin à Auschwitz. (Raymond Aubrac s'adressant au pasteur Olivès)
Ça ne se chantait pas sur les toits parce qu'il y avait des risques et, après, nous pensions que c'était mieux de le garder pour soi. (Anonyme ayant accueilli des juifs)
- Le préfet : Mais que puis-je faire ? Je reçois des consignes impératives de Pierre Laval : il faut chercher les Juifs partout !
- Le pasteur : Permettez-moi, M. le Préfet, de vous le dire : quand vous vous présenterez devant Dieu, il ne vous parlera pas de Pierre Laval, il vous demandera ce que vous, vous avez fait. (Rencontre du pasteur Donadille avec le préfet suite à la rafle de février 1943)
À Vébron, nous avons une église et un temple. Les catholiques, les protestants, je peux les compter. Mais nous n'avons pas de synagogue... (Réponse du maire à l'administration lui demandant de recenser les juifs)
Quand on les avait bien cachés, qu'ils étaient en sécurité, qu'on avait bien mangé ensemble, dans les fermes cévenoles, en ces moments-là on était content, on était joyeux ensemble et on chantait ! (Pasteur Marc Donadille)
De 1940 à 1944, quelques centaines de juifs sont venus s'installer ou séjourner dans les Cévennes, entre Gard et Lozère. Vallées et montagnes les ont presque tous sauvés, malgré les rafles, la gendarmerie puis les troupes et polices d'occupation. Juifs français et étrangers, antinazis allemands, enfants isolés et familles entières ont trouvé ici l'asile et le salut. Ils le doivent à une géographie tourmentée et à la culture historique de la population cévenole : les descendants des Camisards, habitués à tenir tête à l'État oppressif, ont ouvert aux juifs les portes de leur pays de schiste, de Bible et de mémoire. Ce livre est la première synthèse sur l'une des plus belles pages de la rencontre entre juifs et non juifs dans la France de Vichy.