« Nous, on n'aime pas lire »
Je me suis rendue à plusieurs reprises en 2008 dans un collège « ambition réussite », pour voir comment je pourrais aider les professeurs à donner aux élèves le goût des livres et de la lecture.
Je ne sais pas ce que je leur aurai apporté. Mais en regardant travailler deux classes de troisième, j'ai constaté que l'école reste un havre de paix, au sein de la vie difficile des villes et des banlieues. Malgré sa décadence, son essoufflement, parfois même son effondrement. Le niveau y baisse plutôt qu'il ne monte, mais elle résiste tant bien que mal. Elle demeure un barrage contre les modèles destructeurs qu'imposent le marché du divertissement, le règne de l'argent et la frénésie de consommer.
Ce barrage a un nom : les livres. À l'école, au moins, il y a encore des livres.
L'école ne peut pas tout ? Assurément non. Mais si elle cède, alors tout est perdu.
D. S.