Une nouvelle lecture des guerres de Vendée
Les guerres de Vendée, qui courent de 1793 à 1832, ont suscité l'émulation de bien des historiens. Il s'agit d'une guerre civile, la plus sanglante qu'ait connue la France depuis les guerres de Religion au XVIe siècle. La plus féroce jusqu'à nos jours. Faute de mieux, on les a appelées ainsi, car l'épicentre en était le département de la Vendée, mais elles se sont répandues ensuite, touchant presque tout l'Ouest.
L'ambition des auteurs a été d'en proposer une nouvelle lecture qui ne désigne pas les " méchants " pour mieux exalter les " bons ". Les historiens royalistes favorables aux Vendéens ont donné des récits qui jouent de la victimisation pour mieux apitoyer leurs lecteurs. Les historiens républicains, de filiation jacobine, ont minimisé les souffrances des vaincus, souligné leur sauvagerie, pour mieux exalter l'héroïsme des Bleus.
Les guerres de Vendée ont coûté la vie à plusieurs dizaines de milliers de Français. Si les atrocités se rencontrent dans les deux camps, le plus inquiétant est l'apparition d'une idéologie exterminatrice dans les rangs jacobins. Des hommes à Paris (Robespierre, Couthon, Barère...), sur place (Carrier, Turreau, Francastel...) ont trempé dans ce processus sans précédent. Ils l'ont décidé, appliqué et se sont félicités des résultats. Ce fut là comme le péché originel, matriciel, de la République française. Les régimes totalitaires du XXe siècle y puisèrent argumentaires et méthodes.