Oasis du couchant
À la fin du XIXe siècle, alors que l'Égypte de l'Empire ottoman est sous domination britannique, un officier cairote nommé Mahmoud est envoyé à Siwa comme gouverneur pour y collecter les impôts. Son prédécesseur n'a pas survécu à la mission, les habitants de l'oasis affichant une violente défiance face au pouvoir en place. Passionnée d'archéologie, Catherine - l'épouse irlandaise de Mahmoud - est fascinée par Alexandre le Grand dont elle veut retrouver la trace. Si sa théorie est exacte, c'est dans cette partie du désert qu'il a désiré se faire enterrer.
La population, scindée en deux communautés belliqueuses, les Gharbiyin et les Charqiyin, accueille le gouverneur et son épouse avec une froideur inquiétante. Si le cheikh Yahya tente de faire rayonner sa sagesse et d'éviter ainsi un nouveau conflit, le poids de la tradition peut en un instant faire exploser l'inhibition artificielle qui régit l'oasis.
C'est une société vacillante que décrit avec intensité Bahaa Taher. Les voix qui tour à tour prennent la parole se nourrissent de fantasmes, se combattent et finissent par détruire ». Un complexe jeu de forces structure ce roman qui agence avec rugosité la tradition et la passion, l'histoire et le politique. Dans sa légèreté, l'écriture parvient à rendre possible la fuite vers les inconsistants mirages que renferme cette oasis tragique.