Ce livre explore la place des oasis de Dakhla et Kharga dans l'Égypte et l'empire ottomans. Il entend contribuer à la réflexion sur les caractéristiques et les limites de la notion d'ottomanité, vue par les habitants de cette région qui, du Caire, paraissait lointaine et isolée. Il s'appuie sur plusieurs ensembles d'archives privées, en grande partie inédits, complétés par les récits de voyageurs et la documentation de l'époque contemporaine. En dépit de leur éloignement de la Vallée du Nil et de leur milieu naturel très spécifique, les Oasis étaient encadrées sur les plans administratif et judiciaire de la même manière que le reste de l'Égypte. Leur fiscalité était spécifique, comme l'étaient leurs ressources, avant tout agricoles. En raison de la menace de raids bédouins, elles abritaient une importante garnison. Le livre étudie les effets de cette présence militaire sur la société oasienne des XVIe-XVIIIe siècles, et montre l'effacement graduel des spécificités ottomanes, puis de leur mémoire, au cours du XIXe siècle.
This book explores the place held by the Dakhla and Kharga oases within Ottoman Egypt as well as the whole empire. Its aim is to spur reflection on the characteristics and limits of Ottomanity as perceived by the inhabitants of a region that, from Cairo, appeared remote and isolated. The study is based on several sets of private archives, largely unpublished, supplemented by travelogues and contemporary documentation. Despite their remoteness from the Nile Valley and their unique natural environment, the oases were administratively and judicially governed in the same way as the rest of Egypt. Their taxation and resources, mainly agricultural, were specific. Due to the threat of Bedouin raids, they housed a large garrison. The book examines the impact of this military presence on the Oasian society from the sixteenth to the eighteenth century and documents the gradual disappearance of Ottoman specificities and of their memory during the nineteenth century.