En 1977, Kijû Yoshida part au Mexique pour y réaliser un film. Il ne le tournera pas, mais habitera le pays jusqu'en 1982. De retour au Japon, il relate son « odyssée-naufrage » dans un ouvrage sans équivalent dans la littérature cinématographique par la manière dont il mêle pensée et récit de voyage.
Le Mexique selon Yoshida s'enrichit en effet de la philosophie, de l'histoire du siècle, des arts et du cinéma. Trotski croise Buñuel, Hernán Cortés et les peuples mayas, Foucault disserte avec Eisenstein et Merleau-Ponty, Deleuze, Bataille et Duchamp.
À l'heure où les utopies des années 1960 sont en berne, Yoshida tâche de créer par la littérature un espace qui autorise la rencontre et l'action. En ce sens, Odyssée mexicaine entretient un rapport profond avec toute l'oeuvre du cinéaste.