Avec La Vie et Les Cent Mille Chants, c'est l'ensemble des narrations,
chroniques et poèmes attribués à l'ermite-poète tibétain
(1040-1123) qui se trouvent ici rassemblés. Évocation minutieuse de
l'un des parcours spirituels les plus singuliers et les plus foudroyants
qu'ait jamais accompli un esprit humain, ce livre s'apparente
pourtant à un récit d'aventures, à une épopée, à un florilège. Pour
tous les Tibétains, il s'agit d'une oeuvre essentielle, qui relate et
exalte le chemin vers l'Éveil d'un Bouddha à la mesure des hautes
terres himalayennes.
Dans sa traduction, Marie-José Lamothe a su restituer le rythme,
ou mieux, la rumeur de la langue tibétaine, si bien accordée à
l'espace de ce Haut-Pays qu'elle connaissait intimement. Aussi cette
version française conserve-t-elle l'écho du souffle originel, son pouvoir
d'arrachement au monde, de mise en altitude du corps et de
l'esprit. Dès sa parution, elle fut unanimement saluée, notamment
par Jacques Lacarrière : «Quelle vie, quelle énergie, quelle
jouvence en ces chants ! Voilà Milarépa : un embraseur d'éveil au
pays des glaciers» (Le Monde), par Claude Roy : «Un traité de renoncement
où passe le souffle des grands espaces himalayens» (Le
Nouvel Observateur), et par René Char : «L'oeuvre de Milarépa fait
mon enchantement. Ma reconnaissance à Marie-José Lamothe pour
son fervent et brûlant présent bordé de grâce au Pays affirmatif des
neiges».
En postface, la traductrice, qui a mis ses pas dans ceux de
Milarépa, propose un pèlerinage sur les traces du Maître de vie,
occasion unique pour le lecteur de prendre la mesure du Tibet
d'aujourd'hui.