Ce tome V des Oeuvres complètes de Marguerite de Navarre,
publiées sous la direction de Nicole Cazauran, propose trois
textes fort contrastés : La Fable du Faux Cuyder, Les Quatre
Dames et les quatre Gentilzhommes et La Coche. Ils illustrent le
don qu'avait la reine de varier formes et genres et d'entremêler
registres profane et religieux. Ici, un conte mythologique situé
dans un locus amoenus, vite devenu locus horribilis pour les
protagonistes : une « métamorphose » à la manière d'Ovide. Là,
un débat, dans une nature aussi agréable (mais dont les
protagonistes ne profitent pas), sous la forme d'une narration
faite à la reine par trois dames tourmentées qui prétendent
chacune à la reconnaissance de la plus grande souffrance. Entre
les deux, huit épîtres, ou discours, d'amoureuses mal aimées et
trahies ou d'amoureux rebutés qui exhalent des plaintes et
disent leur déchirement. La méditation sur ce qu'il faut bien
appeler la gravité de l'amour unit toutefois ces trois oeuvres.