C'est à un voyage, de ville en ville, qu'invite ce livre, à Berlin, Budapest, Belgrade, Vienne, le Danube en prime, puis Paris ou New York, une halte dans le Vermont aussi, aux États-Unis, ou l'Italie, l'île d'Elbe, les châteaux de la Loire, et ailleurs encore. Mais peut-être est-ce un seul lieu qu'arpente Michael Speier, tel « le paysan de Paris » d'Aragon qui devient témoin du caractère éphémère du monde. Ou comme ces passagers possibles de L'Embarquement pour Cythère, attendant de ne partir nulle part ailleurs que vers la géographie intérieure, là où se sont donné rendez-vous d'un côté l'inlassable devenir, de l'autre le perpétuel périr.
Jean Portante