Un curieux dialogue s'instaure entre un petit garçon demeurant en Guadeloupe et
un historien, OGUN, encore lui mais plus vieux de quelques décennies. La guerre
sévit en Europe et en Asie, au Pacifique, tandis que les U-Boote croisent en mer des
Caraïbes, au large des îles de l'arc oriental : Guadeloupe, Dominique, Martinique,
Sainte-Lucie, Saint-Vincent... et que les sous-mariniers allemands se nourrissent
d'ignames pakala...
OGUN, cet enfant profondément marqué par la guerre, raconte ce qui se passe
autour de lui de 1936 à 1946. Il parle de ses parents, de sa grand-mère de Sainte-Anne,
de son grand-père et de ses oncles journalistes à Pointe-à-Pitre, de son parrain
Duquesne Gustave, ingénieur, opposant farouche au régime de Vichy.
Les propos de l'historien, en contrepoint, complètent et précisent l'évocation de
ces personnages qui apparaissent durant cette période de guerre : Lénis Blanche,
poète, philosophe et journaliste, Henri Jean-Louis Jeune dit Baghio'o,
magistrat à la retraite, Rosan Girard, le maire du Moule, les gouverneurs Sorin
et Bertaut, Clovis Beauregard et Rémi Nainsouta qui participent aux
travaux de la Commission des Caraïbes...
L'enfant et l'historien, la guerre terminée, s'unissent pour analyser et déplorer,
preuves à l'appui, la volonté gouvernementale et le contexte international qui ont
conduit, à l'Assemblée nationale, au rapport d'Aimé Césaire et à l'adoption de
la loi d'Assimilation du 19 mars 1946.