Scandaleuse au Salon de 1865, Olympia est aujourd'hui au Musée d'Orsay l'icône incontestée de l'art moderne. Cette dame nue qui examine avec assurance le spectateur est-elle une Vénus qui rappelle les peintures du Titien, de Rembrandt ou de Goya ? Ou n'est-elle qu'une banale prostituée, fille de son temps ? Une grande part de l'intrigue de ce tableau réside dans ces questions. Car Manet, qui souhaite à la fois s'inscrire dans la tradition de la grande peinture, affirme dans le même temps : « Je peins ce que je vois ». La peinture moderne, sous son pinceau, naît de cette apparente contradiction.