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Nos enorgullece recuperar el deslumbrante poema épico Omeros, del Premio Nobel Derek Walcott, en la maravillosa versión del poeta mexicano José Luis Rivas. Entre los diversos avatares que el aura legendaria de Homero y su obra han conocido a lo largo de la historia de las letras inglesas, acaso los dos más asombrosos sean el Ulises de Joyce y el Omeros de Walcott. Como en la Ilíada («Omeros» es el nombre de Homero «en la antigua lengua de las islas», invocado por una muchacha griega, Antígona, exiliada en América), la historia comienza con la rivalidad por el amor de una mujer. No es una princesa sino una negra criada antillana, y quienes luchan por ella no son reyes sino pescadores, pero el rostro de Helena es de aquellos en que los dioses «consagran toda la belleza de una raza». Ella ama a Aquiles pero le deja por Héctor, y un día en que el pueblo se prepara para una fiesta, el amante desdeñado zarpa de Santa Lucía, y en un sueño iniciático y un viaje a través de siglos es devuelto a la tierra de sus antepasados, en la costa occidental de África. Y mientras Aquiles va tras sus raíces, otro personaje clave de la obra, Dennis Plunkett, el blanco, el colonizador, el eterno marginal en un pueblo que ama, también cumple su personal odisea: tras sucumbir al encanto de Helena (en otro tiempo la isla se llamó como la muchacha), se convierte, por amor a ella, en un experto en la historia del lugar, así como en sus batallas.El narrador ?el propio Walcott, aprendiz de brujo de Homero?, ha nacido allí pero vive en Boston, ha viajado por el mundo y vuelve para visitar a su madre viuda, y también él es arrastrado por las corrientes y contracorrientes que unen y separan a los personajes del poema, y también él queda fascinado por Helena.