« On est heureux... Nationale 10 » aurait pu être un succès de Charles Trenet s'il avait succombé aux charmes de l'Atlantique plutôt qu'à ceux du Midi.
La Nationale 10, c'est « l'autre » route des vacances qui mène, elle aussi, vers le soleil et les plages. Celle des départs à l'aube, des voitures surchargées, des embouteillages interminables, des déjeuners sur le pouce dans un « Routier » avant d'admirer, enfin, l'océan ou de passer en Espagne.
Mais la Nationale 10, c'est aussi une route historique déjà empruntée par les légions romaines puis par les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle. Première route de France à être « mise en poste », elle est parcourue par les rois, les empereurs mais aussi par les réfugiés de l'exode de 1940 et ceux de la « Retirada ». Depuis, Espagnols, Portugais et Marocains l'ont empruntée pour retourner dans leurs familles lors des grandes migrations estivales.
Artère économique essentielle, elle a vu transiter le bois des Landes, le vin du Bordelais, les fruits du Val de Loire, les céréales de Beauce.
La Nationale 10, c'est aussi la route de grandes épreuves sportives, les classiques cyclistes Bordeaux-Paris ou Paris-Tours ou les compétitions automobiles, comme la terrible course Paris-Madrid de 1903.
Aujourd'hui, en partie déclassée en simple route départementale, elle conserve de nombreux vestiges de son passé. Garages et stations-services abandonnés, publicités peintes défraîchies, restaurants toujours en activité ou pas, tous témoignent de l'intense activité qu'a connue cette grande artère, notamment au cours des « Trente Glorieuses ».
Cet ouvrage vous replongera dans l'histoire de cette route grâce à de nombreux documents et témoignages. Il s'agit avant tout de rendre hommage à ceux qui l'ont parcourue et qui en ont forgé la réputation.
Alors, en route ?