On l'appelle Marseille
On l'appelle Marseille, mais elle a tellement d'autres noms. Phocée,
Massalia, on l'a même « non-appelée », si on peut dire, lorsqu'elle fut
durant quelques années « la ville sans nom ».
Mais peu importe. Ce livre n'est pas un livre d'histoire. Seulement une
promenade dans quelques coins de Marseille. Une promenade en textes
et en images, qui ne recherchent d'aucune manière une vérité historique,
mais plutôt une image subjective de cette ville où l'auteur vit et a grandi.
Une image dans laquelle la lectrice ou le lecteur trouveront peut-être des
échos de sa propre subjectivité. Cette photographie un peu floue, faite de
quelques dizaines d'autres photographies, est accompagnée, ou complétée,
d'autant de textes, courts et tout aussi subjectifs. Marseille n'en sort ni
grandie ni diminuée, elle y est juste égale à elle-même, complexe mais
limpide, magnifique mais détestable. On n'accumule pas deux mille six
cents ans de vie et d'histoire urbaine sans que cela ne laisse de trace, du
bonheur au ressentiment, dans l'âme de ses habitants.