Du journalisme de Mauriac on croyait tout connaître : on avait
oublié une petite forme, née en septembre 1959, à L'Express, et
restée dans l'ombre étouffante du célèbre Bloc-notes : la chronique
de télévision, tenue durant plus de cinq ans et qui n'avait jusqu'à
ce jour jamais été reprise en volume. À partir de 1961, le feuilleton
s'installe au Figaro littéraire. «Téléspectateur assidu», le romancier
commente avec délectation les programmes de l'époque, qui lui
offrent un miroir du monde.
L'écrivain nous surprend en dévoilant ses goûts personnels,
proches des préoccupations quotidiennes : reportages, pièces
de théâtre, émissions culturelles, compétitions sportives, séries
policières... Le polémiste redoutable s'interroge aussi sur l'évolution
de son temps. Toujours chez lui percent une passion intacte de la
littérature et une foi profonde, qui l'aident à comprendre et à aimer
ses contemporains. Ce que François Mauriac apprécie dans la
télévision, c'est la vue des visages, reflets de l'âme.
Les fervents du Bloc-notes retrouveront dans ces chroniques
réunies ici pour la première fois ce regard à la fois vif et profond,
toujours brillant.