La pensée binaire ne peut prendre en compte une société
fragmentée dont tous les jours des pans entiers basculent
dans l'anéantissement. Ainsi se terminait la couverture de
Minotaure en habit d'Arlequin publié il y a cinq ans par la
même auteure, dans la même collection. Entre temps sous les
coups de boutoir de la Révolution Cybernétique, la liquidation
s'est achevée et l'ultra-libéralisme a laissé la matière
vivante désemparée n'ayant plus comme repère qu'un Ordre
relativement chronologique. La monade errante qu'on aurait
autrefois appelée l'écrivain a néanmoins relevé le défi de
décrire en tant que telle, sa propre disparition. Mais au lieu
d'en terminer sur le dernier je dont Maurice Blanchot nous
dit qu'il étonnera la mort, allant jusqu'au bout de la révolution
copernicienne ontologique qui place désormais la Grande
Machinerie au centre du monde et la matière humaine à sa
périphérie, elle prend dans La Grande Fermaille le parti de la
vie pour décrire le nouvel ordre en train de s'imposer. En
vieux français la fermaille est le collier qui scellant le statut
met un terme à la précarité. Elle est ici la métaphore du nouveau
droit.