« Au-dedans de la poésie, je suis multiple » écrit Kim Hyesoon, avant de poursuivre : « la confusion de multiples "je" est ce qui me fait écrire de la poésie. Je suis une mère, une jeune femme non mariée, un ange, une prostituée. Je suis un enfant tout juste né, une vieille femme près de la mort. »
Elle dit encore : « Comme les enfants qui refusent l'école et s'enfuient par la grille, de multiples "je" pendillent de la jupe ouverte de la déesse bouddhiste de la compassion. »
Et enfin (à l'instant où elle songe à l'interlocuteur qu'implique et même recèle le poème) : « "tu" au-dedans de la poésie pendille aussi de la jupe. »
Il n'est rien, en effet, dans les poèmes de Kim Hyesoon, qui ne tremble et bouge, rien qui ne se divise cruellement - mais pour se reformer soudain et, rebelle, s'enfuir ... Non sans un éclat de rire.