Il faut lire ce texte d'une originalité et d'une poésie absolues, que
Sôseki appelait son roman-haïku.
Au printemps, un jeune artiste décide de se retirer dans la montagne,
loin des passions et de l'agitation de la cité, rencontre une jeune femme
malicieuse et fantasque, rêve de peindre le tableau qui exprimerait
enfin son idéal et ne réussit qu'à aligner poème sur poème !
Dans ce manifeste poétique et esthétique, profond, piquant, passionné,
indigné, éblouissant, Sôseki approfondit sa méditation sur la création
et la place de l'artiste dans la société moderne.
«Je ne crois pas qu'un tel roman ait déjà existé en Occident. Il ouvrira
de nouveaux horizons à la littérature», prédisait Sôseki en l'écrivant.
Il est rehaussé de peintures d'une infinie délicatesse, aux couleurs
veloutées, chatoyantes, issues d'une édition de 1926 en trois rouleaux
où figuraient le texte entièrement calligraphié et une trentaine de
peintures, toutes reproduites ici.