Orphée nègre
et
Les voix des sirènes
Orphée nègre
n'a jamais été le relevé de faits réels mais, comme l'autorise la liberté de création, cette pièce se voulait tel un lancer de sagaies symboliques.
Sa trame s'inscrit dans la légende d'Orphée et d'Eurydice dont la distorsion baroque à laquelle ce mythe grec fut soumis, signale quelques interrogations toujours en attente de réponses... Aujourd'hui comme hier, il est sain qu'au sein d'un concert de louanges, un son - comme celui-ci - discordant, se fasse entendre.
Pièce écrite en 1962 en Algérie indépendante, publiée une première fois en 1967 aux éditions PJ Oswald, Orphée nègre, à l'occasion de la présente réédition, n'a été l'objet d'aucune modification, et c'est volontiers que je fais miens les propos d'Aldous Huxley qui déclare, en 1946, dans une nouvelle préface de son roman : « Et voilà pourquoi ce nouveau Meilleur des mondes est le même que l'ancien. Ses défauts, en tant qu'oeuvre d'art, sont considérables mais pour les redresser, il m'eût fallu réécrire le livre - et, au cours de ce travail de rédaction nouvelle auquel je me serais livré en qualité de personne plus âgée, et différente, je me déferais probablement non seulement de quelques-uns des défauts du récit, mais aussi de quelques mérites qu'il a pu posséder à l'origine. »