Osiris déroule le papyrus funéraire de l'Égypte pharaonique, le scribe Any et son épouse, la prêtresse Thu Thu, nous invitent à les suivre. Ils seront nos guides dans les dédales de ce labyrinthe mystique au-delà de notre réalité, et l'alchimie de leur renaissance se fera en retrouvant « le souffle de vie » qu'ils ont perdu au moment de leur mort, vers -1420 av J.-C. Devenir des osiris est pour eux la seule alternative afin de ne plus être assujettis à la condition de mortel. Au fil d'un surprenant requiem, le théâtre osirien se dessine, et ce couple d'élégants thanatonautes nous lait partager les peurs, les joies et les révélations inscrites au plus profond de leurs croyances ancestralcs, remontant à la Première fois.
Les portes de la seconde chapelle d'or de la chambre funéraire de Toutankhamon étaient fermées par une corde nouée et scellée, passée dans deux anneaux garnis de piquants acérés.
C'est le photographe Arthur Mace qui, en 1922, réalisa ce cliché tout à fait exceptionnel, où le temps s'était arrêté jusqu'à ce jour.
Derrière les battants plaqués de feuilles d'or gravées, intégralement « solarisé » par les cent dix kilos d'or pur à son effigie, lui transmettant ainsi l'éternité charnelle du soleil, le jeune souverain attendait depuis des siècles dans ses enveloppes précieuses.
Cette découverte, sans équivalent, nous la devons à Howard Carter, qui eut le privilège en cet instant historique de trancher ce noeud millénaire, avant de croiser le regard d'obsidienne et de lapis du seul Osiris royal intact nous étant parvenu.
Mais malgré cette magnificence hors-normes, l'enfant-roi de la XVIIIe dynastie s'engagea lui aussi dans ce labyrinthe ponctué de portes et de gardiens, passant par les mêmes étapes qu'Any, Thu Thu et tant d'autres.
À l'aune de son trésor funéraire, on constate que les mêmes icônes et les mêmes phrases se répètent à l'identique comme partout ailleurs durant des dizaines de siècles, comme s'il ne fallait rien changer à la formule magique d'Osiris...