Il est difficile au milieu du brouhaha
de notre civilisation qui a le vide et le silence
en horreur d'entendre la petite phrase qui,
à elle seule, peut faire basculer une vie :
«Où cours-tu ?»
Il y a des fuites qui sauvent la vie :
devant un serpent, un tigre, un meurtrier.
Il en est qui la coûtent : la fuite devant soi-même.
Et la fuite de ce siècle devant lui-même est celle
de chacun de nous.
«Où cours-tu ?»
Si au contraire nous faisions halte - ou volte-face -,
alors se révélerait l'inattendu : ce que depuis
toujours nous recherchons dehors veut naître
en nous.
C. S.