C'est donc l'heure où, à la campagne, les chaises sont tirées dehors ; la fraîcheur est venue. En ville, un passant s'arrête, sans motif ni soif, à une terrasse de café, parce que la lumière oblique embrase les verres et les vitres - les gens soudain ont des yeux. Dans l'arène sort le cinquième taureau qui n'est jamais mauvais ; l'ombre achève de recouvrir la place. C'est l'heure safranée du sud. La chute du soleil apporte le répit et les odeurs puissantes de la terre. Le monde n'est plus craint ni agi, il est contemplé. Il est enfin là, pour qu'on en jouisse. C'est l'heure bleue ¤