L'oeuvre de Pierre Fédida interroge les conditions
du langage dans la psychanalyse et dans la psychothérapie
: comment aider le patient à parler de lui
et à trouver sa voie ? Les textes choisis arpentent
les différentes étapes de ses réflexions et de son
expérience au sujet de la cure psychanalytique.
L'illustre psychanalyste présente un éventail de
variantes de discours pathologiques et s'interroge
sur les méthodes, l'écoute et l'interprétation.
Cela concerne en particulier les mécanismes de la
régression induite par la parole prise dans la dynamique
du transfert et du contre-transfert. Cette
implication dans la relation thérapeutique et le caractère dynamique évoluant d'une
séance à l'autre peuvent constituer une difficulté pour se distancier ou pour représenter
les processus psychiques. La situation de la supervision permet à Fédida de mieux
expliquer les processus de représentation du psychanalyste, et d'éviter les écueils
pouvant entraver l'interprétation en maintenant le cadre de la situation analytique.
Riccardo Galiani commente son choix des textes de Fédida en les situant par rapport
à l'ensemble de l'oeuvre, faisant bénéficier le lecteur d'un éclairage judicieux sur
la complexité d'une psychanalyse. Pour l'analyste, la meilleure technique consiste
à se concevoir dans une formation continuelle à l'écoute : découvrant son patient à
partir d'une rupture de la communication ordinaire, la séance «ouvre la parole». Les
exemples de séances donnent à Fédida l'occasion de montrer comment le patient peut
prendre conscience de la façon dont il est possédé par la parole : l'effet que celle-ci a
sur lui : ou, au contraire, comment il peut se trouver en proie à une incapacité à parler.
Quelques inédits enrichissent cette réflexion, ainsi qu'une bibliographie complète de
l'oeuvre de Fédida permettant au lecteur de mesurer son importance et de prolonger
ses lectures au gré de ses souhaits.