Voilà donc, traduites, replacées dans leur cadre historique et
minutieusement analysées trois correspondances adressées par
des émirs des Trarza, A'li Chanzura (1703-1727) et A'li Kuri (?-1786),
à leurs «partenaires» européens. Ces documents
comptent deux des plus anciennes lettres connues émanant d'un
chef politique du Sahara maure. Les lettres de A'li Chanzura
datent respectivement de 1721 et 1724 et sont adressées, l'une
aux «rois de Hollande», l'autre aux «Seigneurs de Flessingue».
La missive de A'li Kuri est destinée, quant à elle, à son «frère le
roi George (III) et à tous les Anglais» et date de 1782.
La deuxième contribution, «Aux confins de l'Afrique,
Médecine et pharmacie sur l'île prussienne d'Arguin, 1684-1722»,
retrace les péripéties qui ont conduit à l'acquisition puis à la
perte du comptoir fortifié de la côte mauritanienne par la
Compagnie afro-brandebourgeoise créée par Frédéric
Guillaume en 1682. Elle évoque les aléas sanitaires de ce séjour
lointain pour les Européens et les médications auxquelles eux-mêmes
et les indigènes ont recours pour tenter de préserver leur
santé.
Abdel Wedoud Ould Cheikh