«L'âge des guerres s'achèvera-t-il en une orgie de violence
ou en un apaisement progressif ?» s'interrogeait Raymond Aron à
la fin de Paix et Guerre entre les nations. Cinquante ans plus tard,
Dario Battistella lui fait écho en analysant les relations internationales
au XXIe siècle à travers le prisme de la guerre et de la paix.
Depuis la fin de la guerre froide, le système international
est caractérisé par une stabilité d'ensemble : la paix prévaut entre
grandes puissances en général, et entre démocraties occidentales
en particulier. Cette paix systémique s'explique par la structure
unipolaire du système interétatique dominé jusqu'à aujourd'hui
- mais pour combien de temps ? - par les États-Unis. Au sein de
cette hiérarchie, les États occidentaux forment une communauté
démocratique qui explique la paix régionale dont ils jouissent dans
leurs relations réciproques. La face cachée de cette paix systémique
réside dans les guerres d'intervention menées par les démocraties
contre des régimes qualifiés de voyous.
Une autre catégorie de guerres existe enfin entre des pays
marqués par des «inimitiés durables» : Pakistanais et Indiens d'un
côté, Israéliens et Palestiniens de l'autre, connaissent des guerres
récurrentes car ils sont dans une «continuelle suspicion» réciproque.