Le 17 novembre 1968, Alekos Panagoulis, un jeune militant de 29 ans, est condamné à mort par la Cour martiale d'Athènes pour avoir tenté d'assassiner le colonel Papadopoulos qui dirige ce qu'on appelle la « dictature des colonels ». Le 13 août 1968, il a placé sous la route une bombe qui a explosé quelques instants après le passage de la voiture blindée du dictateur.
Le procès a un retentissement mondial. Face aux protestations, les militaires grecs n'exécutent pas Panagoulis. Il est torturé et gardé cinq ans dans un cachot construit spécialement pour lui d'où il parvient cependant à faire passer à l'extérieur des poèmes remplis d'espoir.
Le courage de Panagoulis lors de son procès et de son emprisonnement émeut l'opinion. Il devient un symbole : celui de la lutte du peuple grec contre la dictature. Le héros tragique qui, au péril de sa propre vie, essaye de tuer le tyran. Il meurt à 37 ans dans un accident de voiture demeuré suspect. Ses obsèques réunissent un demi-million de Grecs.
Denis Langlois a pu suivre en tant qu'observateur judiciaire le procès de Panagoulis. Il nous le raconte en détail et avec émotion. Il avait alors l'âge de Panagoulis. Cette expérience a marqué sa vie d'avocat, de militant et d'écrivain (Il a notamment écrit Les Dossiers noirs de la police française, Le Guide du militant et L'Affaire Seznec pour lequel il a reçu le Prix des droits de l'homme).
Panagoulis, le sang de la Grèce est paru dès 1969 aux éditions Maspero. Cinquante ans après, cette nouvelle édition, enrichie de compléments, s'imposait.