«Je vois dans votre regard, remarqua le professeur,
le grand intérêt que vous portez à ce rouleau, et
je tiens à vous mettre en garde, avant qu'il ne prenne
une tournure plus passionnée, comme il en fut pour
tous ceux qui s'en sont approchés. Chez moi aussi, je
dois avouer, il a soulevé un fort enthousiasme. Il me
semblait qu'en restituant son parcours, si sinueux
fût-il, je pourrais mieux parler des empereurs défunts
sur lesquels il avait laissé son empreinte, recomposer
les fragments disparus de la vie de nobles déchus...»
Les péripéties au cours des siècles d'un manuscrit
sur rouleau de soie forment le fil conducteur de ce
roman aux récits savamment emboîtés. Dai Sijie,
revisitant l'histoire de la Chine et celle du bouddhisme,
y rend un hommage fervent aux créations de l'esprit
les plus subtiles - et notamment à la langue écrite ou
calligraphiée, qui répand sur chaque page son mystère
obsédant.