Quel avenir s'offrait à Paris au sortir du XIXe siècle ? Ses limites semblaient durablement établies par l'enceinte de Thiers - elles resteront d'ailleurs quasiment inchangées après la destruction de l'ouvrage militaire - tandis que sa texture, de la forme des avenues au style des immeubles, portait la marque indélébile du préfet Haussmann. C'est à cet héritage fondateur et étouffant qu'ont été confrontés les architectes et les urbanistes du XXe siècle.
Combien de projets, de manifestes, d'architectures de papier a-t-on échafaudés pour inventer une postérité à la capitale haussmannienne ? Du rejet de l'urbanisme d'alignement à l'urbanisme d'îlot puis d'ensemble, ce sont les fondements mêmes de la fabrication de la ville qui ont été remis en cause. Aucune de ces ruptures ne saura toutefois imposer son ordre dans le Paris contemporain, mais la succession des tentatives introduira des irrégularités assez marquantes pour être fondatrices d'un nouveau paysage. La transfiguration de la capitale n'en est pas toutefois à son terme. À ses portes, d'autres horizons se profilent : celui de l'archipel métropolitain du Grand Paris et d'un urbanisme durable.