Mobilisés en pleurs devant la gare de l'Est, femmes dans les usines d'armement, scènes de saccage
des magasins supposés allemands, zeppelins échoués aux Champs-Élysées... Les photographies
rendent tangibles les réalités multiples de la Grande Guerre à Paris.
La ville est confrontée à la pénurie, au deuil de ses enfants tombés au front ; elle est touchée dans
sa chair par les bombardements et se voit exhortée à garder la tête haute face à l'adversité. Les
contingents en partance pour le front y croisent ceux qui en viennent, blessés ou permissionnaires.
Pourtant, les théâtres, les cinémas et les grands cafés continuent d'accueillir une vie mondaine,
oisive et frivole. Gardienne de l'honneur national et capitale des plaisirs, Paris oscille en permanence
entre les deux images, morale et futile, que le front lui renvoie.