Marrakech, le XXIe arrondissement de Paris ? Ou «Le Paris du
Sahara», comme le disait Churchill qui venait poser son chevalet de
peintre amateur dans les jardins de la Mamounia, le plus célèbre des
hôtels de luxe du Maroc. C'est toujours vrai. De Nicolas Sarkozy à
Dominique Strauss-Kahn, de Bernard Henri-Lévy à Jean-René
Fourtou, le président du conseil de surveillance de Vivendi, les
hommes politiques, de droite comme de gauche, les intellectuels de
tous bords, les patrons du CAC 40, sans parler des vedettes du show-biz,
se retrouvent à Marrakech. Ils y sont chez eux. Et c'est là, dans
un riad de la médina, au bord de la piscine d'un palace, ou dans une
villa au coeur de la palmeraie, que se nouent des pactes politiques et
des alliances industrielles. En arrière-plan se dessine aussi une
Marrakech qui, sur fond de misère, offre des plaisirs sexuels
interdits en Europe.
L'attentat du café l'Argana qui, au printemps 2011, a coûté la vie de
17 personnes, dont 8 Français, a déjà fait vaciller l'engouement des
Français pour Marrakech. L'entrée en force des islamistes au gouvernement
va-t-elle définitivement détourner les touristes du
royaume ? Et l'éventuelle arrivée en France de la gauche au pouvoir
sonnera-t-elle le glas des relations franco-marocaines ?
Impunité des puissants, bienveillance douteuse et magouilles : dans
une enquête fouillée, menée sur place et côté français, les auteurs
dévoilent les relations extravagantes et quasi incestueuses qui unissent
la France et le Maroc.