Vieille institution citadine, le café, à Paris, connaît depuis deux décennies un renouvellement qui s'est accéléré aux cours des dernières années : ses fonctions, son décor, son mobilier, le style du service et ce qu'on y consomme se redéfinissent, ainsi que sa place dans les territoires et les rythmes de la ville. Dans les « nouveaux » cafés parisiens, même si est toujours invoquée l'image mythique du « vrai bistrot », se lit l'influence, réinterprétée, de modèles venus d'ailleurs, en particulier celui du café « maison ». Cette évolution est pour une part le résultat d'initiatives d'entrepreneurs, héritiers ou non des dynasties traditionnelles, face à la désaffection d'une clientèle jeune.
Souvent perçu comme un « troisième lieu » de la vie quotidienne, cet espace de rencontre et de passage entre loisirs et moments exceptionnels qui font événement apparaît à travers les chroniques de ce livre comme une scène significative, à la fois lieu constitué et récit : sa fréquentation, qu'il soit célèbre ou simple café du coin, est l'un des modes de construction du rapport des citadins à leur ville.