Ce petit roman est une bouffée d'air
pur dans la vie affairée et raisonnable
des citoyens du XXIe siècle que nous
sommes. Un air venu du parc de Hibiya
à Tôkyô, où l'on pénètre sur les pas d'un
jeune employé légèrement excentrique, et
soudain «l'exhalaison de terre et d'herbe
vous chatouille les narines». Là, il croise
une triathlonienne consommatrice de bains
moussants, rencontre un vieil homme qui
fait voler un capricieux aérostat rouge,
rêve, médite, s'exerce à chambouler la
perspective pour voir le monde autrement.
Il arrive que s'y nouent des idylles, à
peine plus tangibles que le bruissement
des pigeons qui s'envolent. Ce récit a
le charme des parenthèses qui s'ouvrent
parfois dans la vie pour laisser entrer
l'enchantement, comme un léger vertige
teinté de déraison. La ville n'est pas loin,
les buildings cernent l'horizon, mais dans
cet espace clos et protégé, se jouent les
menues aventures qui donnent son goût
unique à l'existence, la petite musique
d'un grand parc au coeur d'une immense
capitale.
Park Life a été couronné en 2002 du prix
Akutagawa, le Goncourt japonais.